Mon mari et moi sommes commerçants et avons trente ans. Nous avons trois enfants : une fille et des jumeaux garçons. Nous vivons au-dessus de notre commerce.
La grossesse et l’accouchement
J’ai eu une grossesse gémellaire à risque et ai reçu le vaccin contre la COVID-19 pendant ma grossesse.
L’accouchement a été traumatique : le premier jumeau, celui qui a reçu le mauvais diagnostic, était mal positionné.
L’interne a dû effectuer une manipulation avec une rotation manuelle.
Comme le céphalhématome est apparu dès l’accouchement, et il a peut-être été causé par cette manipulation.
Le jour où tout a basculé
La bosse sur sa tête ne faisait que s’agrandir. Elle mesurait 7 cm de diamètre et 2,5 cm de hauteur. À deux mois et demi, il s’est réveillé en pleurs la nuit. Il se raidissait tout seul, ses pupilles étaient dilatées, et son corps était tendu comme un arc. Les pompiers sont arrivés quinze minutes plus tard.
Quand le diagnostic est tombé
Une IRM a été réalisée. Dès que les images ont été vues, le personnel hospitalier a changé de comportement envers moi. Ils n’ont pas expliqué directement ce qui se passait et sont restés très évasifs. Ils m’ont demandé d’aller chercher son frère jumeau.
Nous avons passé quatre jours sans aucune information, avec des questions posées par le personnel médical mais sans réponses à nos interrogations. Après cinq jours, ils nous ont annoncé le signalement. Je leur ai parlé de l’accouchement traumatique, mais ils ne m’ont pas écoutée.
J’ai fait un malaise à l’hôpital et on m’a dit d’appeler les urgences. Lorsque je leur ai demandé les carnets de santé des enfants, ils ont refusé de me les rendre. Nous avons compris qu’ils nous accusaient, ce qui expliquait leur comportement froid envers nous. J’ai cherché de l’aide et j’ai découvert ADIKIA sur internet.
Dans la machine judiciaire
Nous avons eu une première audition libre, suivie d’une ordonnance de placement provisoire. Deux semaines plus tard, nous sommes passés devant un juge pour enfants qui a prononcé un placement de six mois. Nous avons fait appel.
Pendant le placement, nous avions deux heures de visites par semaine à l’aide sociale à l’enfance (ASE). Les jumeaux ont été placés chez ma grand-mère avec ma mère car il manquait des familles d’accueil. L’éducatrice spécialisée en charge de notre dossier a rapidement vu que nous n’avions rien à faire dans les dossiers de l’ASE et que nous avions les bons gestes.
Lors des visites, je lui ai parlé de l’accouchement traumatique, d’ADIKIA et des recherches que j’ai faites. J’ai envoyé plus de 450 e-mails pour trouver un neurologue qui pouvait me faire une expertise. J’ai récupéré les images de l’IRM et les carnets de santé avec difficulté.
J’ai réussi à obtenir une expertise confirmant que le hématome sous-dural provenait bien de l’accouchement. À l’appel, nous avions un très bon dossier avec un excellent rapport de l’éducatrice. Cependant, l’avocat de l’ASE s’est retourné à la dernière minute.
Un placement à domicile a été ordonné à l’appel. Un mois plus tard, nous sommes revenus devant le juge pour enfants et avons obtenu une main levée du placement total. En tout, le placement aura duré cinq mois et demi. Quelques mois après, une expertise demandée par la magistrate est venue confirmer le syndrome du bébé secoué (SBS). Nous avons été placés en garde à vue un an après avoir reçu ce diagnostic.
La garde à vue a permis à la magistrate de classer l’affaire sans suite.
Vivre avec la suspicion
J’ai eu des crises d’angoisse et de panique, ainsi que des symptômes de stress post-traumatique. Les frais d’avocats nous ont coûté plusieurs milliers d’euros. Notre fille a dû voir un pédo-psychiatre car elle n’a pas compris pourquoi ses petits frères étaient partis. Nos jumeaux n’ont pas dormi correctement pendant plus de trois ans après ces événements.
Heureusement, notre couple a tenu. Je ne peux pas emprunter certaines rues dans ma ville car cela me rappelle certains faits. J’ai dû faire de l’intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires (EMDR).
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