Âge des parents au moment des faits : 24 et 25 ans.
Mère porteuse d’un handicap (arthrogrypose), hôtesse de caisse, adoptée au Cambodge par une mère célibataire (moi). Elle a également une sœur plus âgée, adoptée au Cambodge. Le père est chauffeur routier et n’avait pas informé sa famille de la présence d’une compagne et d’un enfant dans sa vie. Ils résidaient à Étoile-sur-Rhône (Drôme).
La grossesse et l’accouchement
La grossesse s’est déroulée sans problème. L’obstétricienne initiale avait préconisé une césarienne, mais la gynécologue-obstétricienne de l’hôpital de Bron a insisté pour une naissance par voie basse. Le défaut d’engagement a été constaté dès la 10ème heure, mais on s’est obstiné. Une césarienne code orange a finalement été déclenchée à la 17ème heure en raison de la souffrance fœtale. Notre enfant est né le jeudi 28 avril vers 12h30 avec un score Apgar de 1. Il a nécessité une réanimation pendant 8 minutes. Le père a pris des photos montrant plusieurs hématomes sur le corps et la tête du bébé.
Aucune explication des circonstances de la naissance ne nous a été donnée. Nous avons découvert tout cela en obtenant, après plusieurs demandes, le dossier médical de l’enfant. Aucun périmètre crânien n’a été mesuré avant sa sortie de la maternité.
Un dossier de sortie ERRONE a été remis aux parents (erreur de 12 heures sur l’heure d’entrée à l’hôpital)… donnant une apparence normale aux circonstances de l’accouchement.
Le jour où tout a basculé
Le bébé ne s’est jamais développé normalement. Il avait des difficultés d’alimentation dès le début.
Sa mère l’a emmené à l’hôpital de Valence trois semaines plus tard, où on lui a conseillé d’arrêter complètement l’allaitement et de passer au biberon. Plusieurs changements de lait ont eu lieu, qu’il absorbait plus ou moins bien. Les vomissements ne cessaient jamais complètement. À la fin du deuxième mois, il était un nourrisson très maigre, ce qui n’a pas alerté le médecin traitant qui lui a tout de même administré ses vaccins. De plus, son crâne commençait à enfler au-dessus des sourcils. Un mois plus tard, des amis médecins, inquiets par les photos que je leur avais envoyées, ont convaincu les parents de le ramener à l’hôpital (Valence), qui a refusé de le prendre en charge car il n’était pas passé par un médecin généraliste. Le lendemain matin (lundi 25 juillet 2022), sa mère l’a emmené aux urgences de Montélimar, où il a été pris en charge. Il a ensuite été transporté en hélicoptère à l’hôpital de Bron où il était né trois mois plus tôt. Hospitalisé dans le service du Professeur Di Rocco, on lui a posé une dérivation qui a rapidement amélioré son état. Il est stabilisé et la famille se sent soulagée.
Quand le diagnostic est tombé
Le lendemain, des examens ont été réalisés : scanner et IRM ont révélé des hématomes sous-duraux (HSD), des hémorragies rétiniennes (HR) et une thrombose des veines ponts. Les parents ont été interrogés par les médecins et ont nié toute implication. Le signalement a été fait auprès du procureur de la Drôme. Ils ont ensuite été ramenés dans la Drôme pour une garde à vue (GAV) pendant que les gendarmes perquisitionnaient leur domicile, où leurs deux chiens avaient été laissés seuls pendant 48 heures. Les parents ont été unanimement considérés comme coupables de maltraitance car leur appartement a été jugé insalubre et les chiens l’avaient partiellement mis à sac. De plus, les gendarmes ont prétendu que rien n’avait été fait pour accueillir un enfant bien qu’il y avait beaucoup d’affaires du bébé dans l’appartement. Les parents étaient très abattus, la maman particulièrement.
Dans la machine judiciaire
Séparation immédiate avec l’enfant toujours hospitalisé. Droit de visite d’une demi-heure par semaine. Quelques jours plus tard, le bébé a été ramené à Montélimar, son hôpital initial. C’est là que les parents l’ont revu pour la première fois quelques jours plus tard, accompagnés de la directrice (?) de l’aide sociale à l’enfance (ASE) de la Drôme, avant leur première comparution devant le juge des enfants qui a ordonné le placement de l’enfant en pouponnière en attendant les investigations auprès des grands-parents. Le jour du premier jugement, l’état du bébé s’est détérioré et il a été ramené à Bron car sa dérivation s’était bouchée. Il a finalement été hospitalisé à Valence jusqu’en novembre avant d’être confié à la pouponnière. L’investigation auprès de la grand-mère maternelle a été très approfondie (10 heures d’entretien environ)… et quasiment inexistante pour les grands-parents paternels, chez qui le juge des enfants de Valence avait prévu de placer l’enfant. La directrice de la Mission Interministérielle de Justice Éducative (MIJE) de Valence a obéi aux ordres.
Vivre avec la suspicion
J’ai des difficultés financières importantes. En tant que grand-mère maternelle, je supporte les coûts de la procédure judiciaire. Mon droit de visite est limité à six heures chaque premier samedi du mois. Je gère mon budget avec précision et n’ai plus aucun argent pour des loisirs.
L’enfant a été placé chez ses grands-parents paternels, et sa mère ne le voit que deux heures par mois en raison d’un jugement inapplicable. Les parents ont toujours eu une relation tendue avec les grands-parents paternels, qui cherchaient à prendre la garde de l’enfant récemment découvert. Cette tension a conduit à des rencontres impossibles entre les parents et le bébé. Finalement, les parents se sont séparés, et ma fille est partie vivre à Bron.
L’enfant est sous la garde exclusive de ses grands-parents paternels. Il est toujours suivi au CAMESOP pour la psychomotricité et l’orthophonie et a commencé sa scolarité en petite section. Ma fille seule a été mise en examen, car elle avait déclaré lors d’une garde à vue qu’elle avait “peut-être” laissé tomber le bébé dans son berceau, ce qui aurait pu causer une chute de 10 à 15 cm au maximum. Les médecins Adamsbaum et Rey Salmon ont émis un diagnostic de maltraitance, bien que l’une d’elles ait précédemment affirmé qu’une chute de faible hauteur ne pouvait avoir des conséquences graves.
Une contre-expertise réalisée à Montpellier par le docteur Rejoux, désigné par le tribunal administratif, concluait qu’il n’était pas possible d’établir avec certitude la maltraitance, car aucune fracture, même microscopique, n’avait été détectée. Cependant, ce rapport n’a pas changé la situation. La principale raison est le handicap de ma fille, qui est systématiquement utilisé pour justifier sa privation de son fils “car elle a toujours besoin d’aide”, bien qu’elle ne reçoive aucune aide.
Ma fille ne voit plus son fils que deux heures par mois au siège de l’ANEF à Glun en Ardèche, ce qui est inhumain. Quant à moi, j’ai un droit de visite de huit heures chaque premier samedi du mois, avec ma fille à mes côtés. Nous attendons des avancées dans le pénal tout en craignant que la Juge d’Instruction ne maintienne une attitude cohérente avec celle de la Juge des Enfants pour éviter un revirement de situation.
Malgré cela, le lien entre l’enfant et nous reste fort. Il est toujours ravi de nous voir, et les séparations sont difficiles. Cependant, cette affection n’est pas comprise par la Juge des Enfants, l’ANEF et les grands-parents paternels avec qui nos relations se limitent au strict minimum.
Sur le plan financier, notre situation est catastrophique. Mon patrimoine a diminué de près de 50 000 euros en trois ans. Ma fille a retrouvé un compagnon plus fiable et respectueux que le père de son fils et tente de reconstruire sa vie. Elle reste déterminée mais est dans une position d’attente, ce qui est sa façon de survivre. Pour ma part, je vacille entre combativité et découragement. Il semble que du point de vue judiciaire, nous soyons confrontés à l’un des coins les plus arriérés de France (Valence pour la première instance et Grenoble pour l’appel), où il n’y a aucune écoute possible.
Par soucis d'homogénéisation des témoignages, ce texte a pu être légèrement édité ou traduit par intelligence artificielle. Si vous constatez une erreur ou une incohérence, n'hésitez pas à nous contacter.