Je suis assistante maternelle depuis 5 ans, ayant gardé vingt enfants dans ma grande maison. La maison est équipée d’une salle de jeux, d’un coin Nido Montessori et de modules de motricité. Tous les parents étaient extrêmement satisfaits de mes services.
Je suis maman de trois enfants et mariée depuis douze ans.
La grossesse et l’accouchement
La grossesse et l’accouchement de l’enfant en question se sont déroulés normalement. Je n’ai pas beaucoup d’informations à ce sujet.
Le jour où tout a basculé
Dès le début, j’ai remarqué des symptômes inquiétants chez l’enfant : il vomissait fréquemment et avait du mal à se nourrir correctement. Il était également très léthargique. J’ai alerté les parents de ces problèmes, mais ils ne semblaient pas trop s’inquiéter.
Un mois après son arrivée chez moi, l’enfant a eu sa première convulsion. Je pensais qu’il s’étouffais, j’ai appliqué des gestes de premiers secours avant que les pompiers n’interviennent. L’enfant a ensuite été examiné à la maison, mais il allait bien selon le médecin, il a eu une dispense de deux jours de garde, mais est revenu chez moi le lendemain.
Quelques jours plus tard, il a eu une deuxième convulsion. Cette fois-ci, les pompiers ont suggéré qu’il y avait un problème neurologique et ils l’ont emmené à l’hôpital.
Quand le diagnostic est tombé
L’enfant a subi plusieurs examens médicaux lourds : scanner, IRM, examens oculaires et autres bilans. Les médecins ont rapidement évoqué une fracture du crâne, des hématomes sous-duraux et la rupture de veines ponts, suggérant un cas de maltraitance.
J’ai compris que j’étais suspectée lorsque les enquêteurs m’ont convoquée deux jours après ces examens. Le discours médical a alors commencé à se tourner vers cette hypothèse. On m’a annoncé brutalement que je serais considérée comme responsable, bien que j’aie fait tout mon possible pour alerter et protéger l’enfant.
En garde à vue, on m’a clairement dit que j’étais la coupable. Sous cette pression, j’ai même fini par douter de moi-même, alors que je sais que je n’ai jamais levé la main sur un enfant.
J’ai vécu des comportements inappropriés : des accusations violentes sans prise en compte de mes alertes répétées sur l’état de santé de l’enfant, un discours médical qui semblait ne tenir compte que des dires des parents, et des enquêteurs focalisés sur une enquête à charge.
Sur le plan émotionnel, j’étais et je suis encore dévastée. J’ai ressenti un mélange de culpabilité, d’impuissance et de colère face à cette injustice. Je suis angoissée en permanence.
L’enfant présentait une grande hypotonie et un état de santé fragile qui, à mon avis, a été négligé. Le moindre choc pouvait avoir des conséquences sérieuses. J’ai appris qu’un certain nombre de gestes médicaux, comme la pose d’une perfusion dans la tête en cas d’hydrocéphalie méconnue, pouvaient fragiliser le crâne d’un nourrisson (ce que l’enfant a eu lors d’une précédente hospitalisation pour une macrocéphalie).
Je pense qu’il y a deux possibilités : soit cet enfant a un problème médical, soit il a été secoué ou alors est tombé dans sa famille.
Dans la machine judiciaire
Garde à vue
J’ai été placée en garde à vue. Ce moment a été extrêmement violent psychologiquement. Les enquêteurs m’ont dit que j’étais responsable. C’est un traumatisme que je garde encore aujourd’hui.
Séparation avec l’enfant et placement
Je croise régulièrement cet enfant, il a maintenant presque deux ans et est en pleine forme, mais c’est toujours un déchirement de le voir régulièrement.
Relations avec l’aide sociale à l’enfance
Je n’ai pas eu de relations directes avec l’ASE.
Déroulé de la procédure pénale
La procédure pénale est encore en cours. J’ai été mise en examen malgré de nombreux éléments qui plaident en ma faveur : mes signalements répétés sur l’état de l’enfant, mes réactions de secours rapides.
Une contre-expertise médicale a été ordonnée.
Situation actuelle
Aujourd’hui, je vis toujours dans l’attente d’une décision. Rien n’est terminé, et c’est cette incertitude qui rend l’épreuve si difficile à vivre au quotidien.
Suspension de l’agrément
Oui, mon agrément a été suspendu immédiatement après ma mise en examen. J’ai donc perdu mon activité du jour au lendemain, sans possibilité de continuer à exercer le métier que j’aimais profondément. Cela a été une déchirure, un vrai deuil car j’avais toujours eu d’excellents retours des familles, aucun antécédent et une profonde passion pour mon métier et les enfants depuis toute petite.
Relations avec la PMI
La PMI a suivi la procédure administrative en me notifiant la suspension. J’ai eu peu d’échanges directs avec eux par la suite. Mon dossier a été saisi, mais je n’ai pas eu de véritable accompagnement humain ni de considération pour mon vécu, ma douleur ou même mes explications. J’ai ressenti une mise à l’écart brutale, comme si tout ce que j’avais construit et prouvé pendant des années de travail disparaissait d’un coup.
Vivre avec la suspicion
Impact sur le couple, la famille et les proches
Cette épreuve a eu un impact considérable sur mon couple et ma famille. Mon conjoint m’a toujours soutenue sans relâche, mais nous avons vécu des moments de grande fragilité. Mes enfants ont également été touchés : ils sentent mon angoisse, voient mon chagrin et vivent avec la peur de perdre leur maman à cause d’une injustice. Mes proches, amis et anciens employeurs ont été bouleversés et peinés de me voir accusée d’un acte qui ne correspond en rien à qui je suis.
Impact sur la santé
Psychologiquement, j’ai sombré dans un état d’angoisse constant. Le stress, les insomnies, les crises de larmes et la peur permanente de la prison m’accompagnent encore aujourd’hui. Mon mari a lui aussi beaucoup souffert de me voir dans cet état, et nos enfants ressentent une lourde inquiétude. C’est une véritable blessure invisible pour toute notre famille.
Impact financier
Les conséquences financières sont énormes : perte de mon activité d’assistante maternelle, frais d’avocat… Nous avons dû nous réorganiser totalement.
Changements dans ma vie
Depuis ce drame, je n’ai plus jamais pu travailler auprès des enfants. J’ai dû me reconstruire professionnellement autrement et j’ai maintenant mon entreprise, qui me permet de continuer à donner des soins et de la tendresse, mais dans un cadre où je me sens protégée. Ce changement était vital car je ne me sens plus capable de revivre l’angoisse permanente d’un accident avec un enfant.
Sentiments persistants
Aujourd’hui, les sentiments qui dominent sont la fatigue, la peur et la colère. J’ai le sentiment qu’on m’a volé une partie de ma vie, que j’ai été salie injustement, et que mes enfants ont été privés de la sérénité de leur maman. Mais je garde malgré tout de la force et de la foi : je sais que je suis innocente, je sais que j’ai toujours agi avec bienveillance et amour, et je me bats chaque jour pour que la vérité éclate.
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