R, M et E, une famille vivant dans les Hautes-Alpes. R a 36 ans et est électricien ; M a également 36 ans et est enseignante. E est leur premier enfant.
La grossesse et l’accouchement
La grossesse a été très compliquée : hémorragie ovarienne avec création d’un lac placentaire, une grossesse à l’arrêt, alitée pendant les quatre premiers mois. L’accouchement a été désastreux : le bébé était en position bregma, il y avait eu une déchirure de l’utérus et un arrachement des deux artères utérines gauche, ce qui a conduit à une césarienne d’urgence après douze heures de travail. Les premiers mois de vie ont été difficiles : E vomissait en jet dès les premiers biberons jusqu’à son malaise à trois mois. Sa tête grossissait et penchait vers la gauche au fil du temps. Nous avons eu beaucoup de rendez-vous médicaux pour alerter, mais tous les médecins que nous avons consultés ont simplement dit que nous étions des parents inquiets. La garde d’E était principalement entre papa et maman, avec quelques jours chez une nounou pour s’acclimater.
Le jour où tout a basculé
E vomissait en jet dès sa naissance, puis sa tête grossissait à partir de trois mois. Elle présentait également une somnolence inhabituelle et un manque de réactivité jusqu’à ce qu’elle fasse un malaise (perte de connaissance avec divergence des yeux).
Quand le diagnostic est tombé
Les examens médicaux comprenaient un scanner cérébral. Nous avons compris que quelque chose n’allait pas quand le personnel médical ne répondait plus à nos questions et que les soignants sont devenus agressifs envers nous. Un neurochirurgien est venu nous voir et nous a annoncé qu’ils avaient fait un signalement. Le comportement du corps médical, y compris l’aide sociale à l’enfance (ASE), était inapproprié : agressivité, mensonges et violence. Les gendarmes ont été violents physiquement et moralement, nous traitant comme des criminels en faisant une descente armée à 6h45, en nous menottant et en nous insultant. Les juges montraient du dédain pour notre situation. C’était un véritable cauchemar. Nous avons ressenti une douleur atroce de l’arrachement, une incompréhension totale face à l’aveuglement du système, colère devant l’injustice et les mauvais traitements subis, et désespoir de ne pas voir grandir notre fille. Le diagnostic différentiel était hydrocéphalie externe ou syndrome d’Erdheim-Corrado (SED).
Dans la machine judiciaire
Nous avons été soumis à deux gardes à vue (GAV) et une présentation au juge d’instruction. E a passé 379 jours en placement : cinq mois dans une famille d’accueil sous des conditions atroces, avec des conditions d’accueil minables et l’ASE nous refusant le contact avec E ; huit mois en placement thérapeutique à domicile (TDC), plus supportable car E était mieux traitée et l’aide médico-sociale (AEMO) était plus humaine que l’ASE, bien qu’incompétente. Pour le pénal, nous avons eu une GAV au début du placement, une deuxième GAV huit mois plus tard avec présentation au juge d’instruction, et des témoins assistés pour les deux parents. Le procès est toujours en cours.
Vivre avec la suspicion
Cette épreuve a rendu notre couple encore plus soudé et notre famille a resserré ses liens, allant même jusqu’à recréer des contacts avec des cousins éloignés. E garde une peur viscérale de l’abandon. Notre santé a beaucoup décliné, surtout pour M qui a maintenant une affection longue durée (ALD) accompagnée d’une reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH). Financièrement, nous avons dépensé plus de 55 000 € (avocats, équipement pour l’accueil TDC, journées d’absence non payées pour les rendez-vous et audiences), ce qui est énorme pour un foyer de classe moyenne. Nous avons perdu toute confiance en la justice, les forces de l’ordre et le corps médical, mais nous reconnaissons avoir trouvé une famille formée par Adikia. Les sentiments d’injustice profonde, colère et sidération persistent.
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