J’ai obtenu mon CAP petite enfance en 2012. J’ai ensuite travaillé en crèche, centre de loisirs, comme nounou au domicile des parents, et enfin en tant qu’assistante maternelle de 2018 à 2021. J’ai gardé dix enfants âgés de trois mois à trois ans. Je suis également mère de deux enfants : une fille de huit ans et un petit garçon de quatre ans.
La grossesse et l’accouchement
J’ai vécu deux césariennes, la première non programmée et la seconde programmée. Mes grossesses se sont bien passées. À leur naissance, mes enfants avaient des pieds normaux et une taille normale. Ma première césarienne a été très difficile, avec des complications par la suite, mais rien de grave. J’ai allaité mes deux enfants pendant quatre mois avant de passer au lait en boîte. Mes enfants ont rapidement commencé à faire leurs nuits complètes.
Mon petit garçon était un bébé qui pleurait beaucoup et n’aimait pas être séparé de moi. Ma fille a été gardée chez une assistante maternelle géniale, où elle s’est bien développée. Elle allait deux fois par semaine chez ses grands-parents pour dormir. Mon fils, quant à lui, est resté avec moi jusqu’à ses dix-huit mois avant d’être gardé par une autre assistante maternelle pendant un an et demi.
Le jour où tout a basculé
Je gardais cette petite fille depuis cinq jours quand cela s’est produit. Ce jour-là, la petite était très grognonne, refusait les bras et couinait même dans ceux de mes collègues. Lorsque le père me l’a déposée le matin, il a été bref et est parti rapidement. Le père m’a déposé devant mes collègues.
Durant la balade quotidienne, la petite n’était pas bien du tout. À midi, elle n’a pas beaucoup mangé et pleurait beaucoup. Je l’ai couchée, mais elle n’a pas dormi longtemps. Au lever de sa sieste, j’ai joué avec elle, puis je l’ai changée et déposée sur un petit tapis en mousse. En la retournant, elle est tombée de cette hauteur. J’ai immédiatement couru pour la consoler en la prenant dans mes bras. Je me suis aperçue qu’elle saignait légèrement à la lèvre et j’ai essuyé le sang avec un coton.
Nous sommes ensuite partis chercher ma fille à l’école. En rentrant, la mère de la petite m’attendait pour la récupérer. Je lui ai expliqué que la petite était tombée et avait saigné légèrement à la lèvre. La mère a été choquée : elle est devenue pâle et ses yeux se sont révulsés. J’ai proposé d’appeler un médecin, mais elle n’a pas voulu. Une autre mère est arrivée et a appelé le médecin qui conseille d’appeler les pompiers.
Les pompiers sont arrivés et ont effectué des examens tranquilles. Le chef de groupe a constaté que ses constantes étaient normales, sans besoin d’hospitalisation. Cependant, la mère insiste pour qu’elle parte avec la petite et les pompiers. Le chef de groupe était le beau-père de la mère de la petite et il me rassure en disant que tout ira bien.
Je demande des nouvelles ce soir-là et le lendemain. La mère me rassure, mais c’est là que commence ma descente aux enfers.
Quand le diagnostic est tombé
Le soir, la petite reste en observation sans examens passés. Elle mange peu selon ce que sa mère me dit. Le surlendemain, elle passe un IRM et une prise de sang. La mère me dit qu’ils cherchent le syndrome du bébé secoué (SBS). La mère me dit également que le pédiatre veut me contacter ; j’accepte. Le médecin me dit que ce n’est pas normal qu’elle soit tombée à cette hauteur et me demande si elle a subi d’autres traumatismes.
Dans la machine judiciaire
Mes quatre collègues ont été interrogés, dont une qui a été malmenée par l’officier de police. J’ai ensuite été interrogée le 4 octobre 2021, environ un mois après cet incident. Un samedi, je reçois un coup de fil pour venir chercher une convocation à la gendarmerie. Je vais là-bas le lundi matin à 9h et suis placée en garde à vue (GAV) pendant quarante-huit heures.
J’ai été suspendue le 7 septembre 2021, ma hiérarchie ne m’a même pas aidée ; ils m’ont laissée tomber. Merci à la PMI de Gannat pour cela. J’ai été malmenée par les gendarmes de la brigade de Gannat : acharnement et intimidation étaient au rendez-vous. Je dormais dans une caserne différente où j’étais interrogée, à Saint-Germain-des-Fossés. L’officier qui m’emmenait dormir roulait à 150 km/h sur la route.
J’ai eu une avocate commise d’office qui me conseillait d’avouer pour que cela soit moins grave. J’ai été présentée devant le juge d’instruction de Cusset deux fois en un mois. La deuxième fois, j’avais changé d’avocate ; elle ne connaissait pas grand-chose sur le syndrome du bébé secoué (SBS). Le juge d’instruction s’est acharnée sur moi et m’a dit que je devais avouer.
À l’heure actuelle, je suis toujours en procédure pénale. J’ai revu le juge d’instruction et suis maintenant défendue par le cabinet ETRILLARD, pour qui je les remercie sincèrement. Ils se battent pour me sortir de cette situation.
Pour couronner le tout, la mère de la petite a publié des photos du procès-verbal sur les réseaux sociaux et m’a insultée en me traitant de monstre.
Vivre avec la suspicion
Ma famille était sous le choc ; ils ont tous été là pour moi et ils le sont encore.
Ma fille, qui avait 4 ans à ce moment-là, a été très affectée. Elle a dû être suivie par une psychologue. Mon petit dernier était également perturbé ; il avait peur que je l’abandonne. Aujourd’hui, nous avons dû déménager de notre maison et même quitter la région où nous vivions. Je ne me sens plus bien là-bas à cause de cette affaire. La présence constante des gendarmes et des pompiers lors des événements liés à ma fille a aggravé les choses.
La vente de notre maison a également eu un impact sur la vie de mon mari et de mes enfants. Au début, nous avons connu des difficultés financières, mais avec mon mari, nous sommes parvenus à nous en sortir.
Mon fils, qui a maintenant 4 ans, rencontre des problèmes de comportement importants. Il est suivi par une pédopsychiatre, un psychologue et une psychomotricienne. L’école refuse de l’accueillir pour des journées complètes, ce qui m’a obligée à arrêter de travailler pour m’occuper de lui.
Nous sommes en Savoie depuis novembre 2022 ; je me sens mieux ici, mais l’attente est longue depuis 2021. Aujourd’hui, j’ai toujours cette affaire au-dessus de ma tête. Je serai libérée quand on m’aura innocentée car je sais que je n’ai rien fait.
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